Sylvie Baïsse a de nombreuses missions au sein d’E.T.R.E. ADEPAPE 81, parmi lesquelles secrétaire et comptable. Salariée depuis 29 ans à l’association, elle l’a vu évoluée et nous en parle dans cette interview de 6 questions.
1. Ici, nous sommes dans les locaux de l’association, la « Maison partagée ». Pourquoi un tel nom ?
C’est un lieu où tout le monde se côtoie : résidents, adhérents, bénévoles, salariés. Il y a les espaces privés-les chambres et salles de bain et les bureaux. Il y a aussi les espaces communs : la cuisine, le salon, le jardin et la salle de réunion. Ce sont les bénévoles qui ont créé ce lieu pour qu’il soit intergénérationnel.
2. Dans le hall, sur les murs, il y a plusieurs photos de personnes. Qui sont-elles ?
Ce sont les bénévoles qui ont participé à la rénovation de la maison quand elle a été achetée en 2015. Avant, nous étions dans les locaux de l’UDAF. C’est le Conseil Départemental du Tarn qui a sollicité l’association pour l’accueil de jeunes majeurs. Les bénévoles tenaient à ce que ce soit dans une maison et pas dans des appartements isolés. Pour eux qui n’avaient pas eu de famille, ils allaient avoir une maison pour en créer une. Ce serait leur maison.
3. Vous êtes la rédactrice d’un document à l’attention exclusive des adhérents. Pouvez-vous nous parler de la « Feuille de ÊTRE » ?
C’est une feuille A4 en couleurs envoyée tous les trimestres. Au recto, j’indique ce qui s’est passé dans l’association. Au verso, je rassemble des informations utiles en lien avec les besoins des adhérents (chiffres de la CAF, numéros de téléphone, …). Et puis, pour que ce soit moins « administratif » et qu’on ait envie de la lire, je rajoute une rubrique « Le saviez-vous ? » et un petit jeu, un sudoku, un mots mêlés, … Les adhérents l’aiment bien et quand ils ne l’ont pas reçu, ils la réclament.
4. Pourriez-vous nous indiquer un changement majeur de l’association ?
L’association a été créée en 1966. J’y travaille depuis 1996 et elle a beaucoup évolué. Au départ, les membres de l’association proposaient surtout des actions conviviales, des repas, des sorties. Ils se retrouvaient comme pour créer une famille, les aides financières étaient minimes. Au fil du temps, les aides aux adhérents ont été plus nombreuses, par exemple une allocation aux jeunes étudiants. Puis l’association s’est professionnalisée et a recruté de nouveaux salariés, une commission sociale a été créée. Ensuite il y a eu la création de la résidence où sont hébergés 5 jeunes confiés à la Protection de l’Enfance. Cette association a su s ‘adapter.
5. Pourriez-vous nous partager un moment où vous vous êtes dit « Heureusement que l’ADEPAPE existe ! »
C’est difficile. Il y en a tellement ! Par exemple ça peut être le cas d’un jeune étudiant sorti des services. L’association l’aide à finir ses études.
Ou alors un jeune qui ne bénéficie encore du droit commun. Elle lui donne un coup de pouce financier.
Et puis il y a Noël. Certains adhérents sont dans des centres spécialisés et n’ont pas de famille. Pour eux, c’est la seule sortie où ils ont la joie de recevoir un cadeau et d’être comme en famille. Ils retrouvent des amis et parfois aussi un frère ou une sœur qui est dans une autre institution.
6. Cette interview sera peut-être l’occasion de faire découvrir l’association à une personne confiée ou anciennement confiée à la Protection de l’Enfance. Qu’auriez-vous envie de lui dire ?
L’association est là pour vous de vos 18 ans jusqu’à la fin de votre vie. On vient en aide pour tous les problèmes que l’on peut rencontrer dans une vie, aussi grâce à la pair aidance. Bénévoles, salariés seront là pour vous soutenir moralement et financièrement, sans jugement. Cela est permis grâce aux subventions, en particulier du Département du Tarn, mais aussi aux Appels à Projets, aux dons et aux cotisations.
La porte de mon bureau est toujours ouverte avec une friandise à disposition. Les adhérents y passent pour papoter ou se confier avant de monter pour un atelier et les bénévoles avant une réunion. Les jeunes hébergés viennent me demander des renseignements. Avec les salariés, c’est souvent ici qu’on échange. Il est parfois bien rempli !
Allez, venez, on vous attend !
